1 septembre 2011

Aphorismes pour Melancholia


Après avoir vu Melancholia au Max Linder, nous nous sentons investis d'une mission divine qui consisterait à écrire longtemps pour expliquer pourquoi nous n'y avons vu qu'un petit flocon en comparaison de la boule de neige annoncée ; cependant l'envie, le temps nous manque (c'est septembre, très-malheureusement). On aurait aimé que Melancholia soit l'anti-Tree of Life, mais cela a surtout à voir avec les quelques plans cosmiques. Malick parle mieux de la joie que Von Trier de la mélancolie, tandis que, là où le premier ne reculait pas devant un peu de beauté, le second s'empresse de renier (il paraît que c'est son hobby, à Von Trier, de renier) le début de son film pour faire du godme, j'ai fait un lapsus, tant mieux.

* Il y avait plus de mélancolie dans le seul plan de Marie-Antoinette où Kirsten Dunst quitte Versailles au lever du soleil, que dans tout Melancholia.

* Spiderman 2 + 2012 + Dogville = Melancholia

(dernier plan de Spiderman 2)

* Ils auraient donc pu donner le prix d’interprétation à Kirsten Dunst pour Spiderman (moyennant un peu de sexe dans la toile).

* Même métaphorisée, la fin du monde de Melancholia n’a rien à voir avec la fin des vacances avant la rentrée (pardon)

* Cinq minutes de début, cinq minutes de fin, un travelling aérien et des seins : rien qu'un Hollywoodien pur et dur n’eût pas su faire.

* Lars Von Trier tente le remake de Rachel se marie, et rate. Ils auraient donc pu donner le prix d'interprétation à Anne Hathaway (moyennant un peu de sexe derrière l'église).

* Topos de l’été : la mariée se soulage dans sa robe (Maya Rudolf dans Bridesmaids [Mes meilleures amies])

* La polémique sur Hitler visait à combler le vide.

* Films d’après dépression : Le Complexe du Castor, Melancholia, ou comment retrouver le devant de la scène en apparaissant sans maquillage et en chougnant beaucoup (Mel Gibson, Kirsten Dunst).

* Cela dit, je suis bien content que Kirsten Dunst ait considéré que la scène de nu était nécessaire à l’histoire (quoique je n’en sois pas convaincu du tout).

* Le début sert surtout à nous montrer à nous, pauvres spectateurs, comme les images numériques sont laides, comme le vrai cinéma ne vient qu'après, avec les visages et le flou : ce qui nous rend Von Trier plus antipathique que quand il fait l'andouille en conférence de presse.

* « Un monde sans ficelle serait le chaos » (La Souris, G.Verbinski) : la mort de Kiefer Sutherland sert à composer le dernier plan, rien d’autre.

* Le marié n’est pas mal (Alexander Skarsgård, vu dans True Blood).

* Ces seins !

* Ridley Scott aussi aurait pu passer le même morceau de Wagner pendant tout Hannibal (l'ouverture de Tristan & Isolde), mais il a demandé à Hans Zimmer de composer une bande-originale complète.

* Pourtant les larmes de Charlotte Gainsbourg, versées sur l'humanité et des milliers d'autres choses, font de Melancholia, entre autres trouvailles épiques, un objet extra-ordinaire. Une sorte de Passion des anonymes. Il y a aussi ce travelling aérien, au-dessus de la brume et de chevaux galopant sur une route grise ; mais la musique lui colle une beauté facile. Quelques belles trouvailles, oui : un visage impassible devant la fin du monde ; un mariage qui se passe bêtement mal ; une musique qui revient en boucle, comme un mélancolique peut être obsédé par une Ouverture qui ne donnerait jamais d'œuvre complète, en somme : un art du ratage appliqué à l'ensemble du film.


C'n'N

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Melancholia est un film néo-symboliste, un poème, un tableau d'eau sombre, sans espoir qui donne l'impression de dormir éveillé.

Chaque seconde de ce film mélancolique (sans joie de vivre, dépressif et créatif qui finit donc par se suicider, comme un trou noir s'avalant lui même) fait le constat d'une humanité inutilement belle.

Camille B. a dit…

Dans mes rêves éveillés, il y a bien des planètes et des jolies filles nues dans des ombres en bord de rivières - mais on ne parle pas autant, oh no.

Anonyme a dit…

C'est donner de la confiture aux cochons...