23 décembre 2010

N'achetez pas Adèle Blanc-Sec !

Ce post vient sans doute trop tard. Le mal est peut être déjà fait. En dépit de l'article de Noémie, vous en aurez fait le choix par défaut, l'ultime décision pour mettre un terme à cette aboulie qui vous paralysait devant le rayon des nouveautés, et vous empêchait de mettre un terme à votre maudite chasse au cadeau. 19,99€ est effectivement le prix de base pour un dvd neuf, mais Adèle Blanc-Sec est une arnaque. Comme Arthur et les Minimoys, qui est vendu comme une histoire fast-food pour enfant (il y avait le logo Mac Donald sur l'affiche avec les deux profils) mais qui est en fait un trip d'animateur sur les fesses de la princesse Selenia. Bof beauf.

Adèle Blanc-Sec est donc un produit Besson dans la lignée des séries Taxi et Arthur et les Minimoys. Le saviez-vous ? Sur l’affiche de Taxi 4 se trouvait une plaque d’immatriculation portant les lettres DAB. Distributeur Automatique de Billets.

La sortie en salle n'est plus que le moment furtif où on rembourse le film. L'objectif n'étant pas le cinéma, mais la télé. La diffusion pendant les fêtes. D’où, Louise Bourgoin. De la télé à la télé. Si elle faisait une Luchini-girl correcte dans La Jeune Fille de Monaco, elle rejoint ici le niveau du comédien amateur pas fichu d’articuler.

A la télé, aussi, il y a la pub. Day 1 des écoles de marketing : deux choses font vendre, le sexe et la bouffe. Besson applique la recette. D’abord, avec le personnage du commissaire qui ne pense qu’à ses steaks. Ensuite, avec Louise Bourgoin dans sa baignoire, l’eau en dessous des seins. Assaisonnez le tout d’une plaisanterie graveleuse passant du ventre au slip environ toutes les deux minutes.

Day 2 des écoles de marketing : on ne vous demande pas d’être inventifs, mais d'être efficaces. Besson copie/colle ainsi la voix-off des Jean-Pierre Jeunet, et essaye tant bien que mal de reproduire l’atmosphère parisienne d’Un Long Dimanche de Fiançailles.

Conséquence de ce peu d'engagement artistique pour l’opération commerciale qu’est Adèle : la paresse. De la part du compositeur Eric Serra, qui sert la soupe ; du monteur, qui ne fait reposer ses raccords que sur des effets de conversations parallèles.

Le problème, c'est qu'en plus d'être nul, c'est engagé. Adèle et sa France utopique – où les Arabes, encore d’un seul côté de la Méditerranée, meurent victime de leur cupidité, tandis qu’en France tout le monde s’appelle Espérandieu, Petitblanchard - Capponi ou Zborowski, grand maximum. Quelle surprise de remarquer que Besson a eu la permission de filmer l’Elysée. Vous étiez encore là, à la fin du générique, quand il remercie le gouvernement ? Les momies ressemblent toutes à François Mitterrand. Logique.

Pour Noël 1997, j'avais reçu le Temple Egyptien en Lego® (la plus grosse boîte de la collection Egypte, quoi. Le bonheur.) Les histoires que j’y inventais ressemblaient à la séquence du début d'Adèle Blanc-Sec, dont le décor de temple est la réplique exacte, le plagiat visuel du Lego®. Mes répliques aussi ressemblaient à celles du film. La différence, c’est qu’en jouant, j’étais influencé par Indiana Jones et les Aventuriers de l’Arche Perdue... Compte tenu de la différence qualitative entre l’œuvre de Spielberg et la mienne, je vous le demande : qu’inventeront les gosses qui essayeront de copier Adèle Blanc-Sec ?


Camille®

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